Les zones humides sont des milieux aux multiples facettes, qui regorgent d’habitats naturels et d’espèces clés pour l’équilibre de nos écosystèmes. Elles ont pourtant été malmenées au cours du XXe siècle.

Conséquence : leurs espaces ont diminué de plus de 60 % en France… Au sein du Parc naturel régional de la Montagne de Reims, nous avons toutefois de la chance : les zones humides recouvrent plus de 10 % de notre territoire (soit plus de 5 300 hectares). Alors, avant d’aller plus loin, prenez une grande respiration : dans cette page, vous allez être plongés dans ces espaces fascinants et dans le travail conduit par le Parc depuis 2015 pour les préserver !

Les 4 grands types de zones humides en Montagne de Reims

L’article L.211-1 du code de l’environnement a posé les bases de la définition des zones humides : il s’agit de « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».

Plus concrètement, la Montagne de Reims compte 4 grands types de zones humides :

  • Les zones humides de plateaux (à 70 %) : principalement des forêts humides et marécageuses, que l’on observe sur la partie supérieure du Parc.
  • Les zones humides de pentes (à 5 %) : majoritairement des sources aux abords des petits cours d’eau, qui sont généralement boisés et localisés sur les flancs de la Montagne de Reims.
  • Les zones humides de vallées secondaires (à 20 %) : des prairies et ripisylves, situées le long des cours d’eau tels que l’Ardre, le Belval ou la Livre.
  • Les zones humides alluviales (à 5 %) : très variées, elles se trouvent dans le lit majeur de la Marne.

Ces précieux services rendus par les zones humides

Les zones humides rendent d’abord de nombreux services hydrologiques, c’est-à-dire liés au cycle de l’eau. Par exemple, en cas de fortes précipitations, elles stockent l’eau pour se recharger. Ainsi, elles participent à la prévention du risque d’inondation. À l’inverse, en période de sécheresse, elles relâchent cette eau stockée, venant alors à la rescousse des cours d’eau.

Par ailleurs, il n’existe pas de station d’épuration plus économique et efficiente que les zones humides ! D’une part, grâce à la morphologie de leurs plantes (racinaires et aériennes), elles agissent comme un peigne en retenant les gros éléments, notamment ceux charriés par les crues (branches, troncs…). D’autre part, la flore végétale et bactérienne qu’elles abritent possède une importante capacité de dénitrification des sols et des eaux, mais également de dégradation des intrants chimiques (pesticides, insecticides, métaux lourds…). Plutôt chouette, non ?

Leurs remarquables habitats naturels

La Montagne de Reims recèle de nombreux habitats humides, devenus rares à l’échelle de l’Europe. Ils constituent ainsi des réservoirs de biodiversité majeurs. Parmi eux, citons les boisements liés aux zones humides, comme la chênaie à Molinie ou bien les boisements de Frênes et d’Aulnes des bords de ruisseaux et rivières. Certaines de ces formations sont spectaculaires, à l’image de l’Érablaie-frênaie-aulnaie des sources à Prêles géantes. De quoi en prendre plein la vue !

De vrais petits paradis pour la biodiversité

La biodiversité qui compose les zones humides est fabuleusement riche, mais aussi dangereusement menacée : un tiers d’espèces animales et végétales en danger ou protégées s’y développent.

Au Parc, nous sommes fiers d’héberger des espèces emblématiques de plantes carnivores de zones humides, telles que l’Utriculaire (Utricularia neglecta) et la Grassette (Pinguicula vulgaris).

De plus, l’environnement particulier de la Montagne de Reims permet la survie d’espèces animales devenues rares. Ainsi, peut-être y croiserez-vous l’Écrevisse à pattes blanche, qui tend à disparaitre à l’échelle mondiale face à la destruction de son habitat et à la menace d’écrevisses américaines. Ou encore la Bythinelle des moulins, ce petit escargot que l’on trouve dans les sources calcaires, uniquement au nord de la France. Lui aussi est en danger au niveau planétaire, car les manques d’eau estivale liés au changement climatique lui sont néfastes. N’oublions pas non plus les nombreuses espèces rares d’amphibiens : le Pélodyte ponctué, le Sonneur à ventre jaune, le Triton crêté, le Triton ponctué…

Pour les préserver, le Parc agit !

« La connaissance, c’est le pouvoir ! ». Pour pouvoir agir, le Parc commence donc par une amélioration continue de ses connaissances sur les habitats et les espèces vivant dans les zones humides, via des cartographies, inventaires et diagnostics.

Chaque année, il réalise des suivis des amphibiens sur différents secteurs, afin d’en savoir plus sur ces espèces. Cela lui permet également de mettre en place des actions pour les préserver. Cela a été notamment le cas pour les communes de Ludes, Trépail ou Ay-Champagne, où se sont déroulées des opérations de réhabilitation de mares.

Le Parc accompagne aussi les collectivités, les communes et les porteurs de projet, à l’intégration des zones humides dans les documents d’urbanisme et les programmes d’aménagement.

Enfin, le Parc pilote et restaure des zones humides, via l’élaboration de documents de gestion, comme pour le site du Nambly, à Tours-sur-Marne.


L’ingénierie est cofinancée par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie.

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