Le paysage est un héritage, fruit de l’action de l’homme et des caractéristiques de son lieu de vie. Chacun doit penser son projet d’aménagement comme un choix propre, répondant à des besoins et des goûts personnels, mais aussi comme un acte pour la collectivité. Afin de perpétuer cet héritage, renforcer son attractivité et assurer la qualité du cadre de vie de ses habitants, la mission Architecture du Parc est sans cesse à pied d’œuvre pour apporter sa pierre à l’édifice : découvrez ici 3 de ses grands chantiers passionnants !

1. Créer une culture commune autour de l’architecture locale

Avec leurs travaux (d’embellissement, de restauration, de requalification…), les porteurs de projet publics et privés ont un impact direct sur l’harmonie architecturale de notre territoire. C’est pourquoi, chaque jour, la mission Architecture du Parc cherche à :

  • Les sensibiliser à la qualité du bâti rural et à l’importance de le préserver ;
  • Les conseiller en leur apportant une aide technique pour les encourager à adopter une vision globale de leurs opérations ;
  • Les accompagner afin d’assurer la prise en compte des spécificités du territoire dans leurs projets.

Par ailleurs, dans sa cour, la Maison du Parc abrite un espace d’exposition des matériaux et couleurs du bâti en Montagne de Reims. Il réunit les éléments les plus caractéristiques du bâti local, à travers des maquettes de façades, des échantillons d’enduits traditionnels et de bardages métalliques. Présentés grandeur nature, ces éléments restituent en conditions réelles les couleurs et l’aspect des matériaux que le Parc recommande. De quoi favoriser la conservation d’ouvrages respectant l’identité du territoire, et conseiller les candidats à la construction ou à la rénovation !

La mission Architecture du Parc conduit également d’autres actions clés pour contribuer à l’émergence d’un référentiel architectural commun, parmi lesquelles :

  • L’instruction des dossiers d’autorisation du droit des sols (PC, DP…) et la rédaction d’avis argumentés favorisant leur bonne insertion dans leur environnement ;
  • L’édition de guides pratiques, de plaquettes d’information et d’outils pédagogiques ;
  • Des projets expérimentaux, comme le concours d’idées « Inventons les communes de demain » ;
  • Des ateliers avec des étudiants d’école d’architecture, pour faire émerger des nouveaux concepts et susciter une émulation architecturale. 

2. Sauvegarder le petit patrimoine

Afin de protéger et de valoriser le petit patrimoine de la Montagne de Reims, le Parc encourage les propriétaires publics et privés à conduire des travaux de restauration. Pour cela, il leur offre conseil et assistance : il intervient pour toute demande et rédige une note technique avec un relevé descriptif des éléments concernés pour orienter les projets de restauration.

Le Parc propose également des formations et des stages pratiques sur les savoir-faire traditionnels et les méthodes de restauration adaptées au bâti ancien (enduits à la chaux, matériau terre…). Ces sessions sur inscription sont organisées en partenariat avec Maisons Paysannes de France, depuis 2015. L’important ? Que les savoir-faire ancestraux perdurent !

Grâce au soutien financier de la Région, au titre de l’appel à projets « Valorisation et Restauration du patrimoine bâti », le Parc accompagne aussi chaque année plusieurs opérations de restauration dans toutes les communes de son territoire : loge de vigne, lavoir, fontaine, sculpture, porche, kiosque… Entre 2010 et 2022, 28 projets ont été subventionnés pour une aide moyenne de 5 000 €.

De plus, le Parc renforce la connaissance de ce patrimoine bâti et le développement d’une politique paysagère concertée avec l’ensemble des acteurs, via notamment :

  • Son observatoire photographique, pour comprendre les causes d’évolution des paysages ;
  • Ses porters-à-connaissances ;
  • Ses inventaires et ses relevés de patrimoine communaux.

Pour sa part, l’inventaire des loges de vigne, réalisé en 2011, a identifié près de 120 de ces petits édifices sur le territoire du Parc ! Suite à ce travail, le sentier des loges de vigne a été inauguré en 2013 sur la commune de Trépail : cet itinéraire pédestre balisé vous invite à vous plonger dans ce patrimoine unique, qui témoigne de l’histoire du vignoble champenois, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO !

Depuis 2019, le Parc réalise par ailleurs l’inventaire des ensembles architecturaux liés à la viticulture (maisons de négoce, vendangeoirs, pressoirs, maisons ouvrières, coopératives…).

3. Promouvoir l’écoconstruction et le vivre ensemble

L’habitat représente une part importante de nos émissions de gaz à effet de serre : réduire l’impact et la facture énergétique des bâtiments de manière significative est une priorité. Mais c’est aussi l’occasion d’aborder l’ensemble des problématiques liées à l’architecture : les enjeux environnementaux (énergie, eau, matériaux sains), sociaux (mixité, solidarité intergénérationnelle, qualité de vie) et économiques (coût de la construction, de fonctionnement, mutualisation, autoconstructions) doivent guider les projets.

Écoconstruction et nouvelles formes d’habitat

Le Parc se mobilise pour faire émerger des méthodes et des projets innovants, comprenant des démarches de qualité architecturale et environnementale (écoconstruction). L’objectif ? S’adapter au changement climatique (bâtiments performants, confort d’hiver et d’été, santé, lutte contre les îlots de chaleur, accueil de la biodiversité…) et développer de nouveaux modes d’habitation en milieu rural.

Ainsi, le Parc sensibilise, informe et conseille sur l’utilisation de matériaux à redécouvrir : matériaux biosourcés et ressources locales tels que la paille, le chanvre, la chaux, le torchis, le bois, la pierre, la terre crue… En 2023, avec l’aide d’associations locales, il a notamment organisé un programme complet d’animations, d’exposition, de conférence et de formation autour de la terre crue.

En outre, il impulse et guide les projets de développement des filières locales de construction utilisant les ressources du territoire, comme le bois, la terre, la paille et les matériaux recyclés. Il a enfin pour objectif d’accompagner l’essor de formes d’habitat novatrices (habitat léger, réversible, participatif, intergénérationnel…), et de mener une réflexion sur leur intégration : une manière de répondre à une demande de diversification, tout en favorisant la mixité sociale et le déploiement de nouvelles activités.

Réinvestir les tissus urbains et créer les conditions du vivre ensemble

Le Parc encourage les nouvelles stratégies foncières qui valorisent le déjà-là, autrement dit le réinvestissement du bâti existant : bâti vacant, friches, délaissés, dents creuses… En effet, le bâti existant est la principale ressource matérielle et culturelle en lien avec l’histoire, le paysage et les savoir-faire locaux. Il s’agit alors :

  • D’adapter le bâti existant aux besoins locaux (habitat, commerce, tiers-lieux…) et aux critères de confort actuels (température, luminosité, espace…) ;
  • De favoriser l’engagement de travaux de rénovation, pour lutter contre la précarité énergétique et améliorer les performances de l’habitat, tout en prenant en compte les caractéristiques patrimoniales.

D’autre part, le Parc travaille avec les collectivités pour reconquérir les tissus urbains des centres des villages. Son but : les rendre plus attractifs et accueillir les populations dans un cadre de vie équilibré, propice au lien social. En apportant son expertise aux élus (cahier des charges, cahier de recommandations architecturales…), le Parc œuvre notamment au développement d’espaces publics agréables, conviviaux et répondant aux enjeux sociétaux et environnementaux (désimperméabilisation, renaturation) d’aujourd’hui.

Depuis 2020, il met en place le projet de Résidences d’architecture et paysage, qui regroupe les six Parcs naturels régionaux du Grand Est autour des questions liées aux territoires ruraux. Avec le soutien financier et technique de la Région, ce programme a pour ambition de dynamiser les milieux ruraux. Comment ? En imaginant des interventions capables d’accompagner les enjeux de transition de notre société et en renforçant la culture en architecture et paysage des acteurs du territoire.

Ces résidences sont pensées comme des études exploratoires menées en co-construction (avec la collectivité, le Parc, les habitants et d’autres acteurs locaux) pour répondre aux besoins des habitants dans une démarche de frugalité heureuse !

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